Créer est une pensée du matin, de la mise en route,
et du jour qui illumine le ciel, dans le moment même
où la Terre bascule avec le soleil levant.

Tout doit rester rêvé dans la matière,
quand tout pense dans l'œuvre.
(Anonyme du XXI è siècle)

Le nihilisme et l'art d'aujourd'hui

Comment devant l'importance du nihilisme actuel, comment devant l'anéantissement de l'humain et des sociétés par le Marché (Dieu), l'Immédiateté (le Paradis) et les Agences de Notation (l'Inquisition), comment devant les nouveaux outils entendus comme potion magique pour résoudre les problèmes de la planète, et bien d'autres, comment les artistes- créateur peuvent-ils s'en sortir ? Comment essaient-ils d'échapper à cette chape de plomb ? Et au fond, comment ils se trouvent embarqués et soumis face à ces nouvelles structures ?
De toute façon il n' y a jamais eu de solutions toutes faites, si jamais il y en eut une !  Les religions, le progrès, avec tous ceux qui croient que l'aventure humaine et celle de l'univers ont un but, ont fait long feu et ne résolvent plus grand chose aujourd'hui, ou si mal (1).
L'artiste créateur est seul. Parce qu'il essaie de s'adapter de jour en jour à ce qui arrive et qui n'est jamais prévu. Si cela lui est insupportable, il n'a plus qu'à suivre le mouvement de l'Histoire, de la Mode, des Technologies et du Marché. Et se taire.

Quelques points dominants apparaissent à travers leur travaux

1 - Les recours à la dérision, au cynisme, à la transgression, au détournement, au ludique, au trash jusqu'au plus insignifiant, sont compris comme un déni de la Culture générale et accroissent son dépérissement. En face survient une culture entendue comme un comportement social de la dérision, du rien, et de bien d'autres postures nihilistes, dans une sorte de défi lancé à la société. Défi très illusoire parce que tout ce monde vit dans l'immédiateté, la consommation et la récupération accentuant encore le nihilisme ! Et au fond n'espérant plus rien.
Ce qu'on appelle Culture ici, est entendu comme l'affirmation et la capacité à très haut niveau de poursuivre l'aventure humaine face à l'inconnu. Et aussi d'affirmer le vie comme victoire provisoire sur la mort. En prenant le temps nécessaire!
L'attitude nihiliste pour une part a déjà été plus ou moins abordée. Au XIX è siècle, par les arts incohérents (1882-1893). Puis à la suite, par Duchamp, Dada, les surréalistes, et les multiples courants qui en sont issus et qui se sont développés. Mais l'époque était dans l'ordre du progrès, du positif, de la construction du monde, et regardait l'avenir. La contestation, en quelque sorte, se justifiait par rapport à ce mouvement, non sans injustices.
Aujourd'hui le monde, paradoxalement, malgré les nouveaux outils, est en perte de vitesse, et s'en va vers un horizon indéfinissables, en même temps que monte la barbarie, qui, pour le moment, mène à la confusion des langages... Mais ce n'est pas le sujet ici.
Les plasticiens l'ont bien perçu, et l'illustrent par leur interventions, installations,  dispositifs, performances, vidéos... partant dans toutes les directions, et négligeant toute éthique, donc incapable d'une autre esthétique écartant les ombres du monde.
Ils ne font qu'accompagner le nihilisme du système actuel qui transforme l'humain en marchandise et le détruit. Le caractère mortifère de l'art actuel est significatif de ce qui se produit dans le monde.
Une surenchère des œuvres volontairement mal faites, médiocres, agressives et sans espoir, est manifeste, surenchère ressemblant à des cris, des hurlements pour dire qu'un humain existe !
Sous le prétexte de se distinguer et de contester la société marchande, le plasticien va chercher à choquer d'où son intérêt, voire son penchant pour le mortifère ou les excréments (2). Ainsi espérant que c'est peu achetable ! Que son geste sera en quelque sorte politique, contestataire ou au moins détestable.
En fait incertain dans les objectifs de son art, il va profiter du bruit que crée ce type d'événement pour communiquer autant qu'il peut afin d'être entendu et reconnu. Résultat : quand il arrive à ses fins, le Marché va récupérer son installation (ou autres), l'acheter et en faire un produit de marketing. L'artiste peut ainsi avoir des propositions d'achat d'industriels ou de financiers qui cherchent à se faire de la publicité.
Depuis quelques temps, le refus d'être récupéré par le Marché, est à la mode comme soi-disant geste politique ! Dérisoire ! Car tout est acheté sans problèmes. Et disparaît dans un maelstrom commercial : l'œuvre reste sans importance ! Elle ne fait qu'un "geste événementiel commercial" de plus et momentané.
En fait l'art actuel ne choque plus les visiteurs des expositions quand ils ne sont pas indifférents. Que sont les arts plastiques ? Et la peinture ? En tout cas ce qui en reste, est de l'ordre de l'évanescent et du rien. Alors qu'est l'Art ?

2 - A côté de ce type de développement des arts plastiques, un autre courant comme le formalisme qui est une manière de fonctionner plus raisonnable dans le discours et les écrits, se veut plus subtile pour se détacher de l'excès du premier courant, et moins excessif "dans le geste".
Le formalisme est plutôt du côté de l'abstrait, ou s'il y a une image elle est simplifiée afin de répondre à une rationalisation du discours. Ou d'une logorrhée interprétative ! Le plus souvent sans horizon critique ! Rationalisation du discours du côté de la raison raisonnante et non de la raison en quête d'elle-même, évidemment !
Ce courant dans sa production est empreint, pour beaucoup d'œuvres et d'installations de peinture, d'une certaine "préciosité", d'une esthétique de la retenue du geste, et parfois même d'un raffinement au-delà d'un geste fruste. Comme un refus du vulgaire ! Il s'agit d'éviter un lyrisme échevelé ou des formes trop baroques. Quoique ! On devine une ductilité linguistique qui va permettre de justifier n'importe quoi.
Ainsi, pour légitimer son élaboration, le formalisme s'appuie aussi sur de multiples interprétations, comme la philosophie, la sociologie, les religions, l'histoire, l'histoire de l'art, la politique, la linguistique, l'informatique, le structuralisme, l'économie, le marketing... jusqu'aux théories mathématiques !
De là, un discours et des textes complexes, accompagnent ces expositions. Ils sont bien souvent abscons par les expressions employées qui mêlent la spécialisation du langage des différentes interprétations avec entre autres la linguistique : polysémie, performatif, projet curatorial, travail séquentiel, activité fictionnelle... En fait, le plasticien répond au thème imposé par un commissaire. Et à force, on en arrive à un art de la notice ! Tout cela pour justifier l'objet exposé qui est souvent d'une pauvreté de réalisation qui laisse sans voix !  Résultat : rien de poétique, parce que sans espoir. Il suffit de comparer avec la poésie (sans mots) de Miro, de Klee et de bien d'autres ! La poésie est "une affaire vitale, la dernière chance de respirer dans un bloc de réel" (C. Bobin, Un assassin blanc comme neige).   

Il serait bon ici, de dire la spécificité de l'art de peindre : la plupart des œuvres sont vues d'un coup, de même la photo. Avec un film, un roman, de la musique..., le spectateur est obligé d'attendre un moment, pas forcément long, pour avoir l'ensemble de l'œuvre. Cette immédiateté (3) de la présence de l'ouvrage conduit le spectateur, pour s'en saisir, à l'immobilité, au silence, à l'écoute intérieure, et à la méditation, soit un ensemble d'attitudes rejetées par une société sans but, affolée, mortifère.
Mais surtout l'art de peindre a une particularité. Dans son moment de création, il répond d'abord à une pensée picturale qui ne passe pas par les mots, soit une pensée non discursive (4). On est loin de l'art actuel.
Le grand art propose toujours une richesse de pensée, de sensibilité et d'émotion importantes, pas forcément visible au premier coup d'œil. Mais en même temps il reste accessible au plus grand nombre par différents accès formels et différentes modalités du "récit". Ce désir profond de l'artiste-créateur, de rendre son oeuvre capable d'être vu et "lu" par tous, et en même temps qu'il ne céde rien à son but, le conduit à aller de plus en plus loin, de plus en plus profondément dans le projet de son œuvre. Et à contester les ordres "religieux" des pouvoirs de toute sorte qui continuent de mener ce monde à sa destruction.

Le choix du formalisme actuel, dans son retour, peint ou en tant que dispositif, s'impose malgré la confusion des langages, parce que l'époque est vide d'une pensée forte. En s'appuyant sur les interprétations du monde, de plus en plus bousculées par le chaos mondial actuel, les artistes trouvent encore et illusoirement des axes de réflexions et des supports pour leurs travaux.
Ces interprétations sont issues d'un monde de pensée qui était constructif, dans lequel le progrès signifiait la capacité de l'humain à poursuivre son aventure face à l'inconnu. Cette ancienne Culture n'était pas nihiliste. La contestation signifiait quelque chose par rapport aux pouvoirs en place.
Mais s'en tenir à cette ancienne Culture c'est encore véhiculer des corps anciens, des gestes anciens et usés par des idéologies confuses qui créent des peurs, ou des libertés contraintes par des technologies mal maîtrisées . De cela il faudra se défaire.
Il devient nécessaire de repenser les relations de l'humain et de la nature, de trouver un nouveau pacte entre l'humain et le monde. Les arts, et l'art de peindre en particulier, ont leur rôle dans ce sens.

3 - Les arts technologiques, autres pièges, ne permettent pas plus à l'artiste de s'en sortir. Si l'artiste n'a rien à dire, s'il se sert mal de ces nouveaux outils, il est dominé par la pensée à l'origine de leur fabrication, les idéologies en cours, et les pouvoirs à l'œuvre. Il faut vraiment maîtriser les nouveaux outils pour être libre d'entendre le monde.
En fait, une sorte de dictature des nouveaux outils est apparue. Elle est mutilante parce qu'elle empêche d'imaginer et de rêver le monde : elle détruit le sensible corporel (5). Cela tient à la complexité des outils, mais surtout parce qu'ils changent sans arrêt de logiciels et de procédures, voire de structures (6).
C'est un peu comme si on changeait toutes les cinq minutes la taille des pinceaux qu'utilise un peintre. Il lui faudrait s'adapter sans cesse à cet objet changeant, sans pouvoir rêver et réaliser complètement la couleur ou la figure qu'il peint. Il finirait par peindre peu de chose, voire rien.
Cette civilisation ne sait pas se servir des outils qu'elle invente, et les réduit principalement à des fonctions économiquement triviales, oubliant l'humain et la nature, jusqu'à retomber dans la barbarie.
C'est une façon de continuer dans le nihilisme contemporain, jusqu'à l'humain falsifié. Jusqu'au point de tromper les peuples. Ceux-ci attendent autre chose que du mépris.
Nihilisme qui se manifeste encore dans la rupture écologique (eau, air, terre,...). Cette rupture est là, très proche, annonçant la fin de cette civilisation, comme cela s'est produit pour les Mayas, et le peuple de l'ile de Pâques par exemple. Cette rupture sera dépassable mais pas sans dégâts, avec une science critique, soit en relation avec la fragilité et la précarité humaines, et un art critique par rapport aux pouvoirs quand il affirme la liberté de l'humain par rapport à lui-même et par rapport aux autres. Mais la Science comme l'Art ne sont pas des absolus. Ni le Marché !

Ne faudrait-il pas rappeler qu'une œuvre d'art, quand elle est à son sommet, devient un "comprendre" qui s'intensifie sans jamais se soumettre à une intention déterminée. Elle nous libère ainsi d'une signification quelconque et nous restitue l'existence ininterprétable.

4 - Quelques réflexions sur d'autres orientations par rapport à l'art de peindre, pour essayer de le sortir du nihilisme qui l'envahit.

* De la nécessité de retrouver la liberté des formes (masses, traces, couleurs, figures, récits...) par rapport aux idéologies anciennes et actuelles, pour les ouvrir sur d'autres récits productifs et en progrès par rapport à l'humain. Un exemple de renouvellement des formes : le clair-obscur ou le mouvement ont été utilisés par le Baroque et par le Romantisme sans avoir les mêmes implications idéologiques. Pour cela il faut sortir des idéologies en cours. Pas aisé !

* De la nécessité pour réaliser le précédent point, de rendre à chaque forme et à chaque matériau toutes ses potentialités :
- chaque forme a une énergie propre et une temporalité spécifique
- d'où l'importance des agencements, de la mise en scène des formes,
- la fécondité des temporalités multiples dans l'ensemble peint : si l'on associe deux formes ayant des temps différents, le résultat de cette association donne un troisième temps (7) et une forme sans commune mesure avec les deux premières,
- emprunter à l'époque suivante, être intempestif,
- construire/détruire/construire, dans ce moment même, il n'y a ni forme ni fond, que le continu d'un geste et d'un corps qui s'ouvrent à l'inconnu et se saisissent de leur liberté,
- créer : une nécessité intérieure d'affirmer la vie qui accompagne un désir de se réaliser, de s'efforcer de persévérer dans son être jusqu'à sentir la joie profonde et secrète d'être au monde. Et malgré tout et au-delà de tout, "... nous sentons et savons d'expérience que nous sommes éternels" (Spinoza, l'Ethique). Surtout si rien n'est sûr ! Quel paradoxe fécond !

* De la nécessité pour l'artiste et le grand art de refuser les effets gratuits, les masques avec l'histrionisme (ou l'immédiateté) contemporain, ce qui reste en définitive de l'art aujourd'hui.

* Avoir quelques buts :
- Inventer au jour le jour ce que sera demain, et qui ne passe ni par la prospective industrielle et économique, ni par les ordres sociaux, historiques et politiques. Instant de perception qui reste momentané et précaire. Sorte d'intuition due à une autre écoute du monde.
En fait il n'y a jamais eu de recettes en quoi que ce soit de la vie et de la création. Sinon que des palliatifs momentanés.
- L'humain est-il capable de poursuivre l'aventure humaine par rapport à l'inconnu ?  Toujours la même question lancinante depuis 40 000 ans. Certes pas aux mêmes conditions !
- Affirmer la vie comme victoire provisoire sur la mort.
- La question de l'éthique : "Un homme, ça s'empêche !" (8), "Fabriquer un homme, c'est lui dire la limite" (9).
- L'artiste est responsable de son art et des buts qu'il fomente.
- La fragilité et la force de l'humain. Il est peu de chose face à l'univers, et pourtant il est capable, un instant, de lui donner un sens. "Les arts, toujours premier pour dire la vérité" (10).

* A propos de la destruction face à la création
La destruction est la condition d'un départ vers l'inconnu, lequel est nécessaire pour expérimenter les forces de l'humanité dans sa capacité à poursuivre son aventure.
Surtout la destruction élimine tout ce qui pourrait entraver la sensibilité qui donne naissance à la création (11).   
Elle rend à la matière sa capacité à devenir un corps sans organes, c'est-à-dire un corps qui retrouve toutes ses potentialités. Elle donne la liberté aux masses, couleurs, traces, figures, récits. Et libère l'imaginaire et ouvre à la création. Liberté et éthique donnent une esthétique.
Elle conduit aussi à l'abandon d'un moi au profit d'un sujet de vibration, voire à un renoncement de l'autoconsidération de son moi psychologique (12).
Propos de Cézanne allant dans ce sens : "L'artiste n'est qu'un réceptacle de sensations...Toute sa volonté doit être silence." Plus loin : "L'artiste doit être comme une plaque sensible...au moment où il œuvre."
Créer : un silence étonnant en soi-même.
En fait, la destruction parce qu'elle est force en mouvement, récuse tout nihilisme et ce qui est mortifère. Elle est contre la mort de l'œuvre, ou son effondrement, en même temps qu'elle est contre la mort à l'œuvre.
La destruction n'est pas le nihilisme parce qu'elle est un surcroit (excédence et intensité) d'énergie. Et si l'artiste a la force nécessaire pour créer, il assume cette excédence et l'intensité de sa subjectivité pour ouvrir le monde sur d'autre perspective.
Si l'ivresse de l'art est là qui se profile dans cet excès, forte comme un alcool, elle doit être orientée et non dispersée. Il faut cette force d'âme où l'on retrouve le lien entre éthique et esthétique. L'art appartient aux peintres.

Une dernière remarque : au départ, disons dans les années 1960, l'art du moment était particulièrement politique avec une contestation du capitalisme et de la bourgeoisie dans le but de faire une ouverture au peuple. De là, une sorte de pédagogisme circulait qui laissait entendre que l'art était l'affaire de tout le monde. Le quotidien, les objets banals formaient les outils et les matériaux du moment. Pourquoi pas ? Jusqu'à dire que la couleur était considérée comme bourgeoise, et donc à rejeter pour beaucoup de critiques engagés.
Mais en 2011, 50 ans après, l'art actuel n'est plus dans cette attitude critique politique. Au contraire : il est devenu un produit de marketing et se soumet à l'idéologie de la spéculation. Et cela souvent avec les mêmes personnes (conservateurs, commissaires, intellectuels...) qui officiaient durant cette période !
En guise de conclusion :
"Une terre enfouie surgit, une terre encore plus profonde que celle de notre mémoire, quand le grand chant d'oiseau n'a plus de notes." (Anonyme du XXI è siècle)

22.08..2011
J. A. Murat

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1 - Le progrès technique n'est pas forcément un gage pour poursuivre l'aventure humaine face à l'inconnu. Les indiens d'Amazonie avec un arc et des flèches poursuivent cette aventure depuis autant de temps que les occidentaux !
2  -  cf. Kounellis et son bœuf découpé en morceaux - Barcelone 1989. Quand le bœuf est pourri, il est ingéré dans Cloaca, une machine de l'art, qui n'est qu'une machine digestive produisant des excréments.
3  -  Différente de celle du Marché Financier et de la Consommation
4  -  Voir M. Merleau-Ponty, la Phénoménologie de la perception
5 - Dans un logiciel 3D, l'artiste-informaticien sculpte un visage, en "tirant" ou "poussant" la "matière" virtuelle, un peu comme avec de la glaise. N'importe qui peut effectivement construire un visage. Une différence importante : le corps de l'artiste-informaticien n'agit qu'à travers le stylo de la tablette graphique ou utilise la souris. Aucun contact sensible avec le matériau. On n'est pas en chirurgie, dans lequel le logiciel conduira le "scalpel" avec une précision extrême. La précision de la terre glaise est dans la main sensible à l'infini.
6 - Prince, chanteur de rock , de funky et de pop américain, qui utilise des synthétiseurs ou autres machines numériques, fait cette remarque au sujet des technologies numériques :" La Techno numérique devient trop compliquée [...]. Le processus de création, c'est autre chose que l'impression d'une machine à laver qui tourne tous les jours" (TelObs du 9 au 15 juillet 2011, repris d'un article du Figaro).
Un DJ, Yuksek (Libération du samedi-dimanche 16-17 juillet 2011) précise : " Tout devient virtuel. Les jeunes apprennent la musique sur des logiciels et des synthés numériques. Il n'y a rien de tangibles." Yuksek préfère les  synthés analogiques plus "souples", plus ouverts pour s'accorder avec son imaginaire. Ces artistes refusent de perdre le vivant improgrammable et faillible qui permet de rencontrer l'inconnu et une liberté créatrice.
7 -  H. Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience
8 -  A. Camus, Le premier homme
9  - P. Legendre, La fabrique de l'homme occidental
10 - P. Legendre, La fabrique de l'homme occidental
11 - P. Audi, Créer
12 - P. Audi, Créer